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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/301

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vues des cordillères,

et leur pic ; elles rappellent le spectacle imposant des côtes du Nouveau-Norfolk et de la rivière de Cook ; elles paroissent comme un rivage escarpé qui, s’élevant du sein des eaux, semble d’autant moins éloigné qu’aucun objet n’est placé entre le rivage et l’œil de l’observateur.

Mais si la structure des Cordillères et la forme du plateau central favorisent les observations géologiques ; si elles fournissent aux voyageurs la facilité d’examiner de très-près les contours de la double crête des Andes, l’énorme élévation de ce même plateau fait aussi paroitre plus petites des cimes qui, placées sur des îlots, éparses dans l’immensité des mers, comme le Mowna-Roa et le Pic de Ténériffe, en imposeroient davantage par leur effrayante hauteur. La plaine de Tapia, que l’on découvre sur le premier plan de la seizième Planche, et dans laquelle j’ai dessiné, près de Riobamba-Nuevo, le groupe du Chimborazo et du Carguairazo, a une hauteur absolue de deux mille huit cent quatre-vingt-onze mètres (quatorze cent quatre-vingt-trois toises) ; elle n’est que d’un sixième moins élevée que la cime de