Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
298
vues des cordillères,


PLANCHE XVIII.

Rocher d’Inti-Guaicu.



En descendant de la colline dont le sommet est couronné par la forteresse du Cañar, dans une vallée creusée par la rivière de Gulan, on trouve de petits sentiers taillés dans le roc : ces sentiers conduisent à une crevasse qui, dans la langue qquichua, est appelée Inti-Guaicu ou le ravin du soleil. Dans ce lieu solitaire, ombragé par une belle et vigoureuse végétation, s’élève une masse isolée de grès, qui n’a que quatre à cinq mètres de hauteur. Une des faces de ce petit rocher est remarquable par sa blancheur : il est taillé à pic, comme s’il eût été travaillé par la main de l’homme. C’est sur ce fond uni et blanc que l’on distingue des cercles concentriques qui représentent l’image du soleil, telle qu’au commencement de la civilisation on la voit figurée chez tous les peuples de la terre ; les cercles sont d’un brun noirâtre : dans l’espace qu’ils renferment, on reconnaît des traits à demi