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introduction.

travent les communications, et contribuent par là à l’étonnante variété des langues américaines. Aussi l’on observe que cette variété est moins grande dans les savanes et les forêts du Nord que les chasseurs peuvent parcourir librement, sur les rivages des grandes rivières, le long des côtes de l’Océan, et partout où les Incas ont étendu leur théocratie par la force des armes.

Lorsqu’on avance qu’on trouve plusieurs centaines de langues dans un continent dont la population entière n’égale pas celle de la France, on considère comme différentes des langues qui offrent les mêmes rapports entre elles, je ne dirai pas que l’allemand et le hollandois, ou l’italien et l’espagnol, mais que le danois et l’allemand, le chaldéen et l’arabe, le grec et le latin. À mesure que l’on pénètre dans le dédale des idiomes américains, on reconnoit que plusieurs sont susceptibles d’être groupés par