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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/345

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vues des cordillères,

l’habitant du nord aborde à une côte lointaine, il est surpris de trouver, au milieu d’une foule de productions inconnues, ces strates d’ardoise, de schiste micacé et de porphyre trapéen, qui forme les côtes arides de l’ancien continent baignées par l’Océan glacial. Sous tous les climats, la croûte pierreuse du globe présente le même aspect au voyageur ; partout il reconnaît, et non sans une certaine émotion, au milieu d’un nouveau monde, les roches de son pays natal.

Cette analogie que présente la nature non organique s’étend jusqu’à ces petits phénomènes que l’on seroit tenté d’attribuer à des causes purement locales. Dans les Cordillères comme dans les montagnes de l’Europe, le granite offre quelquefois des agrégations en forme de sphéroïdes aplatis et divisés en couches concentriques : sous les tropiques comme dans la zone tempérée, on trouve dans le granite de ces masses abondantes en mica et en amphibole, qui ressemblent à des boules noirâtres enchâssées dans un mélange de feldspath et de quartz laiteux : le diallage métalloïde se trouve dans les serpentines de l’île de Cuba comme dans celles de l’Alle-