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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/354

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et monumens de l’amérique.

comme de ces langues riches en mots et en formes grammaticales, que l’on trouve chez des nations dont la masse actuelle des idées ne répond pas à la multiplicité des signes propres à les revêtir. Ces langues si riches et si flexibles, ces modes d’intercalation qui supposent une connaissance assez exacte de la durée de l’année astronomique, ne sont peut-être que les restes d’un héritage qui leur a été transmis par des peuples jadis civilisés, mais depuis replongés dans la barbarie.

Les moines et d’autres écrivains espagnols qui ont visité le Mexique, peu de temps après la conquête, n’ont donné que des notions vagues et souvent contradictoires des différens calendriers usités parmi les peuples de race toltèque et aztèque. On trouve ces notions dans les ouvrages de Gomara, Valadès, Acosta et Torquemada. Ce dernier, malgré sa superstitieuse crédulité, nous a transmis, dans sa Monarquia indiana, un recueil de faits précieux qui prouve une connoissance exacte des localités : il vécut pendant cinquante ans parmi les Mexicains ; il arriva à la ville de Ténochtitlan à une époque où les indigènes conservoient encore un grand nombre