Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
33
introduction.

les obstacles que lui oppose la nature, ne succombe pas à cette lutte prolongée. Au Caucase et dans l’Asie centrale, les montagnes arides offrent un refuge à des peuples libres et barbares. Dans la partie équinoxiale de l’Amérique où des savanes toujours vertes sont suspendues au-dessus de la région des nuages, on n’a trouvé des peuples policés qu’au sein des Cordillères : leurs premiers progrès dans les arts y étoient aussi anciens que la forme bizarre de leurs gouvernemens qui ne favorisoient pas la liberté individuelle.

Le nouveau continent, de même que l’Asie et l’Afrique, présente plusieurs centres d’une civilisation primitive dont nous ignorons les rapports mutuels, comme ceux de Méroé, du Tibet et de la Chine. Le Mexique reçoit sa culture d’un pays situé vers le nord ; dans l’Amérique méridionale, les grands édifices de Tiahuanaco ont servi de modèles aux monumens que les Incas élevèrent au