Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
44
vues des cordillères,

la Grèce, intéressent l’ami des arts par la sévérité du style, par le fini de l’exécution, lors même qu’aucune légende, qu’aucun monogramme ne rattache ces objets à une époque déterminée de l’histoire. Tel est le privilège de ce qui a été produit sous le ciel de l’Asie mineure, et d’une partie de l’Europe australe.

Au contraire, les monumens des peuples qui ne sont point parvenus à un haut degré de culture intellectuelle, ou qui, soit par des causes religieuses et politiques, soit par la nature de leur organisation, ont paru moins sensibles à la beauté des formes, ne peuvent être considérés que comme des monumens historiques. C’est à cette classe qu’appartiennent les restes de sculpture répandus dans les vastes contrées qui s’étendent depuis les rives de l’Euphrate jusqu’aux côtes orientales de l’Asie. Les idoles du Tibet et de l’Indostan, celles qu’on a trouvées sur le plateau central de la Mongolie, fixent nos regards, parce qu’elles jettent du jour sur les anciennes communications des peuples, et sur l’origine commune de leurs traditions mythologiques.