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vues des cordillères,

que les passages du Saint-Gothard et du Mont-Cenis.

La vallée d’Icononzo ou de Pandi, dont une partie est représentée dans la quatrième Planche, est moins remarquable par ses dimensions que par la forme extraordinaire de ses rochers, qui paroissent taillés par la main de l’homme. Leurs sommets nus et arides offrent le contraste le plus pittoresque avec les touffes d’arbres et de plantes herbacées qui couvrent les bords de la crevasse. Le petit torrent, qui s’est frayé un passage à travers la vallée d’Icononzo, porte le nom de Rio de la Summa Paz. Il descend de la chaîne orientale des Andes qui, dans le royaume de la Nouvelle-Grenade, sépare le bassin de la rivière de la Madeleine, des vastes plaines du Meta, du Guaviare et de l’Orénoque. Ce torrent, encaissé dans un lit presque inaccessible, ne pourroit être franchi qu’avec beaucoup de difficultés, si la nature même n’y avoit formé deux ponts de rochers qu’on regarde avec raison, dans le pays, comme une des choses les plus dignes de fixer l’attention des voyageurs. C’est au mois de septembre de l’année 1801, que nous avons