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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/78

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et monumens de l’amérique.

nocturnes qui habilent la crevasse, et que l’on est tenté d’abord de prendre pour ces chauves-souris de taille gigantesque, qui sont si communes dans les régions équinoxiales. On en distingue des milliers qui planent au-dessus de l’eau.

Les Indiens nous ont assuré que ces oiseaux ont la grosseur d’une poule, des yeux de hibou, et le bec recourbé. On les appelle cacas y et la couleur uniforme de leur plumage, qui est d’un gris brunâtre, me fait croire qu’ils n’appartiennent pas au genre caprimulgus, dont les espèces sont d’ailleurs si variées dans les Cordillères. Il est impossible de s’en procurer, à cause de la profondeur de l& vallée. On n’a pu les examiner qu’en jetant des fusées dans les crevasses, pour en éclairer les parois.

L’élévation du pont naturel d’Icononzo est de huit cent quatre-vingt-treize mètres (quatre cent cinquante-huit toises) au-dessus du niveau de l’Océan. Il existe dans les montagnes de la Virginie, dans le comté de Rock Bridge, un phénomène semblable au pont supérieur que nous venons de décrire. Il a été examiné par M. Jefferson, avec le soin qui distingue