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vues des cordillères,

Mexique abondoit jadis en quadrupèdes[1] carnassiers qui tenoient à la fois du chien et du loup, et que Hernandez ne nous a fait connaître qu’imparfaitement. La race de ces animaux, connus sous les noms de xoloitzcuintli, itzcuintepotzotli, tepeitzcuintli, n’est vraisemblablement pas entièrement détruite : mais il est probable qu’ils se sont retirés dans les forêts les plus désertes et les plus éloignées : car, dans la partie du pays que j’ai parcourue, je n’ai jamais entendu parler d’un chien marron. Le Gentil[2] et Bailly ont été induits en erreur, lorsqu’ils ont avancé que le mot mècha, qui désigne notre bélier, signifie un chien marron. Ce mot de la langue sanscrite est le nom vulgaire du bélier : on le trouve employé[3] d’une manière très-poétique par un auteur indien qui décrit le combat de deux guerriers, en disant « que par leurs têtes c’étoient deux mècha (béliers) ; par leurs bras, deux éléphans ; par leurs pieds, deux nobles coursiers. »

  1. Voyez mes Tableaux de la Nature, Tom. I, p. 117.
  2. Le Gentil, Voyage, Tom. I, p. 247.
  3. Observation de M. de Chézy.