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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 2.djvu/88

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et monumens de l’amérique.

voit sa révolution autour du soleil en trois cent soixante jours[1], et qu’un mois lunaire n’étoit que de vingt-sept jours et demi.

Comme une série périodique de quatre termes étoit employée pour distinguer les années renfermées dans un cycle, les Mexicains se voyoient très-naturellement conduits à des fêtes quadriennales. Telles étoient le jeûne solennel de cent soixante jours, célébré, à l’équinoxe du printemps, dans les petites républiques de Tlascalla, Cholula et Huetxocingo, et l’horrible sacrifice qui avoit lieu tous les quatre ans à Quauhlitlan, au mois itzcalli. Dans ce dernier, les pénitens se scarifioient le corps en faisant ruisseler le sang à travers des tiges de roseau qu’ils introduisoient dans les plaies[2] et qu’ils déposoient dans les temples, comme des marques publiques de leur dévotion. Ces fêles, qui rappellent les pénitences usitées au Tibet et dans l’Inde, se répétoient chaque fois qu’un même signe présidoit l’année.

En examinant, à Rome, le Codex Bor-

  1. Lettres américaines, Tom. II, p. 161, 167, 333 et 371.
  2. Gomara, p. cxxxi, cxxxii. Torquemada, Tom. II, p. 307. Gemelli, Tom. VI, p. 75.