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vues des cordillères,

entourent la ville à huit ou dix lieues de distance, n’a pu fournir un porphyre de ce grain et de cette couleur, on se figure aisément les difficultés que les Mexicains ont éprouvées pour transporter une masse si énorme au pied du téocalli. La sculpture en relief a le même fini que l’on trouve dans tous les ouvrages mexicains : les cercles concentriques, les divisions et les subdivisions sans nombre sont tracés avec une exactitude mathématique ; plus on examine le détail de cette sculpture, plus on y découvre ce goût pour la répétition des mêmes formes, cet esprit d’ordre, ce sentiment de la symétrie qui, chez des peuples à demi-civilisés, remplace le sentiment du beau.

Au centre de la pierre se présente le fameux signe nahui ollin Tonatiuh (le soleil dans ses quatre mouvemens) dont nous avons parlé plus haut[1]. Huit rayons triangulaires entourent le soleil ; ces rayons se retrouvent dans le calendrier rituel, tonalamatl dans les peintures historiques, partout où est figuré le soleil, Tonatiuh[2]. Le nombre huit fait

  1. P. 28 de ce volume.
  2. Pl. xv, no 4. de l’éd. in-fol. (Cod. Borg Vel., f. 49)