utiles, en nous montrant, dans la ressemblance des différentes séries d’événemens,
d’une situation, particulière ; comme étant le résultat de
cette situation. L’histoire d’un Tibère ou d’un Néron,
nous fait craindre que nos Monarques n’imitassent leur
tyrannie, s’ils pouvoient forcer la barrière que leur opposent
les Loix & le Parlement; mais, chaque acte de
fraude & de cruauté, que nous observons dans la vie
privée, peut nous donner les mêmes allarmes, pour peu
que nous y réfléchissions : ce sera toujours un exemple
de plus de la corruption générale de notre nature ; exemple
propre à nous montrer le danger qu’on court en se
reposant sur les hommes avec une entiere confiance. Dans
l’un & dans l’autre cas, l’expérience est la base qui soutient
notre conclusion.
Il n’y a point de jeune-homme si neuf qui ne se soit
formé, d’après, ses propres observations des maximes
bonnes & justes, concernant les affaires humaines, &
la maniere, dont il faut se conduire dans monde. Mais,
s’il vient à vouloir, les réduire en pratique, il faut convenir
qu’il sera fort sujet à donner à gauche, jusqu’à ce
que le tems & une expérience plus mûre aient étendu ces
maximes, & lui aient enseigné à s’en servir à propos. Il
n’y a point de situation, point d’incident qui ne renferme
mille petites circonstanccs, minuties en apparence, qui
peuvent échapper d’abord aux yeux les plus clairvoyants ; &
dont cependant la justesse de nos conclusions & la prudence
de notre conduite, qui en est une suite, dépendent entiérement.
Pour ne pas dire que ces maximes & ces observations
générales ne le présentent pas toujours à point nommé,