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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/164

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Essais.

dans l’espérance de parvenir, par ce moyen, à des analogies qui pourront, nous en procurer une explication plus parfaite. Je dis donc que la croyance n’est autre, chose que la conception d’un objet, plus, vive, plus animée, plus ferme, plus stable, que nous ne pourrions l’obtenir par l’imagination seule. Ces expressions pourroient ne paroître gueres philosophiques ; mais je m’en sers, dans la vue de désigner cet acte de l’ame qui fait que les réalités, ou ce que nous prenons pour tel, nous affectent de plus près que les fictions, qui leur donne, pour ainsi dire, plus de poids sur notre ame, & leur communique plus d’influence sur l’imagination & sur les passions. Si nous tombons d’accord de la chose, il est inutile de disputer des termes. L’imagination commande à toutes ses idées, elle les associe, les mêle, & les bigarre de toutes les manieres possibles : elle peut donc feindre des objets revêtus de toutes les circonstances du tems & du lieu, pour les exposer ensuite à notre vue sous leurs couleurs naturelles, & tels précisémeot qu’ils pourroient avoir existé.