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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/167

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Philosophiques.

dans l’esprit des opérations analogues, & de réduire ces phénomènes à des principes plus généraux.

Nous avons déjà observé, qu’en vertu des liaisons établies par la nature, chaque idée introduit dans l’esprit son idée corrélative, & y tourne notre attention par un mouvement doux & imperceptible. Nous avons établi trois principes d’association, la ressemblance, la contiguité, & la causalité. Ce sont-là les seuls liens de nos pensées, les seuls qui produisent les réflexions réglées & les discours suivis ; & ils ne different que du plus au moins dans leur influence. Or ici s’éleve une question d’où dépendra la solution de notre difficulté. Dans toutes ces relations, les objets qui frappent les sens, ou qui se réveillent dans la mémoire, entraînent l’esprit à la conception de leurs correlatifs. Dans la croyance qui naît de rapport de causalité, cette conception devient plus forte & plus étroite. Les deux autres principes d’association ont-ils le même pouvoir sur les objets qu’ils affectent ? Si cela est, nous pourrons établir une loi générale,