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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/264

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Essais.

gine, précisément de la même manière que les actions criminelles retombent sur la première cause, avec laquelle elles ont une liaison nécessaire & inévitable.

Cette objection a deux parties, que nous examinerons séparément. Premièrement, si les actions humaines peuvent être, en vertu d’un enchaînement nécessaire, renvoyées à la Divinité ; elles ne sauroient avoir rien de criminel, vu la bonté & la perfection infinie de l’Être dont elles dérivent, Être qui ne peut avoir que des intentions bonnes & justes. Secondement, supposez que ces actions soient criminelles en effet, il faudrait ôter à la Divinité ces attributs de bonté & de perfection dont nous la revêtons, & l’envisager désormais comme première cause des fautes & de la turpitude morale qu’on observe dans la créature.

Il me paroît qu’on peut répondre à la premiere partie de l’objection d’une façon claire & convaincante. Plusieurs philosophes, après un examen soigneux de tous les phénomenes naturels, sont venus à conclure que le tout,