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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/269

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Philosophiques.

inspire ? Ou pourquoi la différence réelle entre le vice & la vertu seroit-elle moins conciliable avec tous les systêmes de philosophie spéculative que ne l’est la différence entre la beauté & la difformité personnelle ? L’une & l’autre de ces distinctions est fondée sur les sentimens naturels de notre ame, & il n’y a point de théorie, point de spéculation philosophique qui puisse altérer ces sentimens, ou les combatre.

La seconde difficulté n’admet pas une solution aussi aisée ni aussi satisfaisante ; car, il est impossible d’expliquer distinctement, comment la Divinité peut être cause médiate de toutes les actions humaines, sans être auteur du péché & de la turpitude morale. Ce sont-là des mystere que la raison naturelle & dénuée de secours n’est point capable d’approfondir : quelque systême quelle embrasse, des difficultés insurmontables, des contradictions formelles même, l’arrêteront à chaque pas. Concilier l’indifférence & la contingence des actions humaines avec la prescience divine, ou décharger la Divinité de