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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/299

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Philosophiques.

Une conséquence claire de ce que nous venons de dire, & en même-tems une maxime générale digne de notre attention,

    traire à ces loix. Ainsi, si une personne, se disant revêtue de l’autorité divine, commandoit à un malade de guérir, à un homme de santé de tomber mort sur la place, aux nuages de verser de la pluie, aux vents de soufler, ou qu’elle ordonnât plusieurs autres événement naturels, & que ces événemens obéissent à ses ordres ; on auroit raison de les mettre au rang des miracles, puisque dans le cas supposé ils seroient réellement contraires aux loix de la nature. S’il pouvoit relier le moindre soupçon que l’événement & le commandement se fussent rencontrés par hasard ; il n’y auroit plus de miracle, ni de violation des loix de la nature. Mais, il y a évidemment de miracle par-tout où ce soupçon n’a pas lieu, rien ne pouvant être plus contraire à la nature que la voix ou le commandement d’un homme doué d’une pareille influence. Le miracle peut être exactement défini : la transgression d’une loi de la nature, exécutée par une volition particulière de la divinité, ou par la médiation de quelque agent invisible. Tout miracle peut être découvert par les hommes, ou ne peut pas l’être ; mais, cela n’altere aucunement sa nature ou son essence. Une maison, ou un vaisseau, élevé dans l’air, est un miracle visible ; mais il n’y a pas moins de miracle, quelque invisible qu’il soit à notre égard, à y élever une plume, pour peu que le vent manque de la force requise à la production de cet effet. Note de l’Auteur.