Aller au contenu

Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/326

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
Essais.

bataille de Philippes, ou de celle de Pharsale, toutes sortes de témoignages doivent être d’un poids égal dans tous les cas ? Supposons que, dans les batailles mentionnées, la faction de César eût balancé la victoire avec celle de Pompée, & que tous les historiens, de côté & d’autre, eussent unanimement attribué l’avantage au parti dont ils étoient ; comment, à la distance où nous sommes de ces tems là, serions-nous en état de décider entre eux ? Or, il y a tout autant de contrariété entre les miracles rapportés par Herodote ou par Plutarque, & entre ceux qui nous ont été transmis par Mariana, par Bede, & par les autres historiens monacaux.

    soulagement au tombeau de l’Abbé Pâris, comme des esprits foibles, dont l’imagination avoit été fortement affectée, & qui, donnant de violentes secousses à leurs corps, faisoient couler imparfaitement quelques esprits animaux dans des parties affoiblies, ranimoient pour quelques momens des membres engourdis. Après cela, il faut toujours en revenir au cui bono ? Qu’auroient signifié ces miracles, & à quel but se seroient-ils rapportés ? Aussi n’en reste-t-il plus que le souvenir ; au lieu que l’Église sera jusqu’à la fin des siecles, une preuve de fait de ceux qui ont été faits pour la fonder. Note de l’Éditeur.