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De L’Éditeur.

ne connoissons que par l’expérience. Donc, (c’est sa conclusion) il y a toujours une expérience uniforme opposée à chaque fait miraculeux. Donc, il n’y a aucun miracle qui puisse être prouvé.

Il y a bien des choses à remarquer ici. La première, c’est que M. Hume ne fait que jouer sur le mot d’expérience ; ce qui rend son principe tout-à-fait vague.

Quand il dit, par exemple, que c’est à l’expérience à nous faire croire les événemens passés, entend-il par là notre propre expérience ? Cela seroit trop ridicule.

Mais, s’il a en vue l’expérience d’autrui, en tant que le témoignage la fait connoître, s’agit-il de l’expéxience de tous les hommes, ou seulement de celle de quelques-uns d’entr’eux ? Si la premiere étoit requise, nous ne pourrions jamais être surs d’aucun fait, & toute l’Histoire seroit incertaine. Sur-tout que deviendroit l’Histoire Naturelle, où il faut souvent s’en rapporter au témoignage d’une seule personne ? D’ailleurs, il falloit le témoignage