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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/364

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Essais.

de son auteur : & par conséquent lorsque toutes ces additions, prises ensemble, n’ont aucune raison, aucun argument pour base, elles ne peuvent jamais être admises qu’en qualité de conjectures & d’hypotheses.

En général, nous pouvons, je crois, établir la maxime ; que là où une cause n’est connue que par ses effets particuliers, il est impossible d’en inférer de nouveaux effets. Car les qualités qui devraient se joindre aux précédentes pour produire ces nouveaux effets, devraient être, ou différentes, ou supérieures en degré, ou d’une activité plus étendue que n’étoient celles qui ont produit simplement le premier effet, lorsque nous sommes sensés ne connoître que la cause précise de celui-là[1]. Donc nous ne pouvons

  1. On n’écartera par la difficulté, en disant que les nouveaux effets procedent de la continuation de la même énergie qui s’est déjà manifestée par les premiers effets. Car, supposons que ce soit le cas, & on ne peut le supposer que très-rarement, cette continuation, ou plutôt cette opération d’une énergie semblable, ( car il est impossible que ce soit rigoureusement la même dans des tems & des espaces différens, ) ne sera qu’une hypothese des plus gratuites, &