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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/366

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Essais.

le cours ordinaire de la nature peut déjà nous convaincre que presque toutes choses sont réglées par des principes & des maximes très-différentes des nôtres ; outre cela, dis-je, il est évidemment contraire à toutes les loix de l’analogie de conclure des intentions & des projets des hommes, aux intentions & aux projets d’un Être qui est si fort au-dessus des hommes. L’expérience nous découvre, en nous-mêmes & dans nos semblables, une certaine solidité & une sorte de liaison d’idées & de desseins : c’est pourquoi, quand nous avons appris à connoître les intentions de certaines personnes dans certains cas, nous pouvons souvent déduire raisonnablement les unes des autres, & former une longue chaîne de conclusions qui ont pour objet leur conduite passée ou à venir. Mais, cette

    niment petite d’espace que j’observe pendant une durée infiniment petite de tems. Donc la vie & la connoissance de tout ce qui existe, a existé, & existera dans tous les tems, découvriroit à une intelligence capable de l’embrasser un ordre tout autrement admirable, & des beautés bien supérieures. Si ce raisonnement est vicieux ou faux, il n’y a plus de logique. Note de l’Éditeur.