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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/405

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Philosophiques.

rêter les planetes dans leur course. Il n’y a que l’expérience qui puisse nous enseigner la nature des causes & des effets, & leurs limites : il n’y a qu’elle qui nous mette en état de déduire, de l’existence d’un objet, l’existence de l’autre[1]. C’est donc-là le fondement des raisonnemens moraux, qui forment la plus grande partie des connoissances humaines, & sont les sources de toutes les actions & de la conduite entière de l’homme.

Les raisonnemens moraux roulent, ou sur des faits particuliers, ou sur des faits généraux. Sous les premiers sont comprises toutes les délibérations qui regardent la vie, de même que toutes les recherches d’histoire, de chronologie, de géographie, & d’astronomie.

  1. La maxime impie ex nihilo nihil fit, dont les anciens philosophes se servoient pour nier la création du monde ; celle d’être une maxime dans notre philosophie. Non-seulement la volonté du souverain Être peut créer la matiere, mais nous ne savons pas à priori, si elle ne peut pas être créée par la volonté de tout autre être, ou de toute autre cause que l’imagination la plus fantasque puisse concevoir. Note de l’Auteur.