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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/423

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Philosophes.

de venir seconder l’entreprise qu’elle a formée de me rendre heureux. La vertu entend sa voix ; elle accourt avec cet air serein, avec cette joie pure, que rien ne peut lui enlever : je la vois venir à moi, accompagnée de la troupe enjouée de mes plus chers amis. O ! soyez les bien-venus, mes tendres & aimables compagnons ! La table vient d’être servie tout à propos : venez à l’ombre de ce berceau partager avec moi l’élégance & le luxe de ce repas. Votre présence a ranimé ces objets qui commençoient à se ternir ; la rose reprend son éclat, les fruits recouvrent leur goût ; ce nectar spiritueux porte de nouveau la joie dans mon cœur, depuis le doux moment où vous participez à mes plaisirs. Vous me communiquez l’allégresse qui brille dans vos regards, parce qu’elle me découvre toute la part que vous prenez à mon bonheur, toute la satisfaction dont il vous remplit. Comment serois-je insensible à des marques d’affection aussi touchantes ? Votre bonheur va devenir le mien. Que ne vous dois-je point ? Mon corps accablé ne suivoit plus