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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/490

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Les quatre.

procédés violens des hommes ne troublent le calme de votre esprit, au point de le porter à la colere ou au ressentiment. Si le singe est malicieux, si le tigre est cruel ; y a-t-il là de quoi vous fâcher ? Cette pensée n’est bonne qu’à me donner mauvaise opinion de tout le genre humain, & à éteindre en moi tout amour pour la société ; sans compter que j’aurois bientôt étouffé les remords, si je pouvois croire que le vice m’est aussi naturel que le sont les instincts aux animaux brutes.

Tous les maux viennent de cet ordre des choses qui fait la perfection du tout. Voudriez-vous que ce divin ordre se dérangeât pour vos intérêts particuliers ? Mais je vous dis que les maux que j’endure, viennent de la méchanceté & de le persécution des hommes. Fort bien ; mais je réponds que les vices & les imperfections humaines font partie de cet ordre tout parfait :