pour nous livrer à la direction de nos guides spirituels. Cependant, quoique l’artifice des hommes puisse augmenter ces sortes de foiblesses & de folies naturelles ce n’est pourtant pas à cet artifice qu’elles doivent leur naissance ; elles poussent des racines plus profondes dans nos esprits ; elles resultent, en un mot, des propriétés essentielles & universelles de la nature humaine.
XV.
Quoique l’homme barbare manquant d’instruction, soit assez stupide pour méconnoître l’auteur de la nature dans ceux de ses ouvrages qui lui sont familiers & qu’il connoît par habitude, il ne l’est pourtant pas assez pour rejeter cette idée lorsqu’on vient à la lui présenter ; & il n’est guère concevable qu’elle puisse être rejetée par un homme qui a le jugement sain. À peine ouvrons nous les yeux que par-tout nous appercevons des plans, des vues, une destination : dès que nos facultés développées