& d’autres prouvent trop manifestement le contraire.
Le théïsme ne prêche que paix, douceur & charité : il nous dit que tous les hommes sont nos freres, & que nous devons les aimer comme nous mêmes. L’être que le théïste adore est la souveraine bonté.
C’est le pere & l’ami de toute la nature.
Comment seroit-il possible qu’une doctrine aussi sainte & aussi pure autorisât les horreurs de la persécution ? Et peut-on, sans profaner le glorieux nom de théïste, le donner à des fanatiques qui se représentent le meilleur des êtres comme un tyran foible, capricieux, vindicatif & sanguinaire ? Est-ce là l’idée que nous en donne la religion naturelle ? N’est-ce pas plutôt celle que se faisoient les payens de leurs fausses divinités ?
L’unité de Dieu, dit M. Hume, semble exiger une unité de foi & de cérémonies. Toute la force du raisonnement consiste dans le retour du mot d’unité & par conséquent il ne sauroit être celui d’une théïste raisonnable.