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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/40

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Histoire naturelle.

par les prédicateurs ; cet avantage consiste à nous inspirer des sentimens religieux, à dompter notre orgueil, à éteindre en nous l’amour des choses sensibles, qui nous fait oublier la divine Providence. Cette morale n’est point particuliérement affectée aux religions modernes ; les anciens en ont déjà fait usage. Les dons de la Fortune, dit un Historien Grec[1], se ressentent toujours de son naturel envieux : elle ne répand jamais sur les hommes des faveurs pures & sans mélange : tous ses présens sont détrempés dans l’amertume. Par ces corrections, elle veut nous apprendre à révérer les dieux, que nous ne négligeons & n’oublions que trop vite, lorsque nos jours coulent au gré de nos desirs.

Quel est l’âge ou le période de la vie, où les hommes penchent le plus vers la superstition ? C’est l’âge le plus foible, & le plus craintif. Quel est le sexe le plus superstitieux ? On peut répondre dans les mêmes

  1. Diod. Sicul. liv. III.