Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 3, 1788.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
De La Religion.

d’un Plutarque & de quelques autres philosophes du portique ou de l’académie ; quoique assurément il y ait dans ces principes une finesse que l’on est bien éloigné de rencontrer dans la superstition payenne. Car enfin si la mythologie du paganisme est le vieux systême européen dont on auroit retranché Dieu & les Anges, en n’y laissant que les fées & les lutins ; ne peut-on pas dire que la doctrine de ces philosophes retranche la divinité, & ne laisse que des Anges & de la féerie ?


V.

Mais notre dessein est sur-tout de considérer le polythéïsme grossier du peuple, d’en analyser les différens phénomenes, & d’en chercher l’origine dans certains principes de la nature humaine.

Quiconque apprend l’existence d’un pouvoir supérieur par des raisonnemens tirés des merveilles de la nature, ne peut regarder le monde que comme une production de cet Être divin qui est la source de tous les êtres. Il s’en faut bien que le commun des idolâ-