cause un passage aisé, une certaine facilité de se transporter de l’un à l’autre : sans cette liaison l’orgueil ni l’Humilité ne sauroient naître, & plus cette liaison est foible, plus aussi ces passions s’affoiblissent.
5. Il ne reste donc plus qu’à savoir si un rapport semblable d’impressions ou de sentimens accompagne toujours l’humilité, l’orgueil, ou pour mieux dire, si la cause de ces passions commence par produire un sentiment qui leur ressemble, lequel ensuite, par une espece de transformation se change en elles-mêmes.
Le sentiment de l’orgueil est agréable ; celui de l’humilité est désagréable : la sensation relative, dont nous avons parlé, devroit donc de même être agréable pour le premier, désagréable pour le second : donc si l’examen nous découvre que tout ce qui inspire de l’orgueil produit aussi un plaisir séparé de celui de l’orgueil, & que tout ce qui nous humilie cause aussi une peine différente de celle qui naît de l’humilité, il faut convenir que notre théorie est prouvée, & l’existence de la double relation, je dis de