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sur les Passions.

qui unit les deux sexes. On voit sans peine qu’il subsiste une relation étroite entre ces trois choses, & qu’en vertu de cette relation elles dépendent l’une de l’autre. N’y eût-il que ce seul phénomene ; il suffiroit pour démontrer la vérité de notre théorie.

IV.

1. On a vu que notre théorie des passions étoit fondée sur un double rapport, celui des idées & celui des sentimens, & sur le secours mutuel que se prêtent ces deux rapports. Voici encore quelques exemples propres à répandre du jour sur ces principes.

2. Les vertus, les talens, les perfections, les biens de la fortune nous donnent de l’amour & de l’estime pour ceux qui les possedent. D’un côté, ces objets excitent une sensation agréable qui a du rapport avec l’amour ; & de l’autre ils se rapportent aussi à la personne à qui ils appartiennent : la liaison d’idées facilite la liaison des sentimens, comme nous l’avons prouvé plus haut.

Mais supposons que la personne que nous