des tableaux plus frappans, l’image des travaux & des dangers auxquels les pécheurs sont exposés, devient désagréable par ce sentiment de sympathie qui se reveille en nous à chaque idée de bonheur ou de malheur.
Un poëte François disoit qu’à l’âge de vingt ans Ovide étoit son poëte, mais qu’à l’âge de quarante il donnoit la préférence à Horace. Il est vrai que nous saisissons avec plus de rapidité des sentimens analogues à notre disposition momentanée ; mais il n’y a point de passion qui, bien représentée, nous soit entiérement indifférente, parce qu’il n’y en a point dont tout homme n’ait du moins le germe & les premiers principes au-dedans de lui. La poésie, dit-on, doit peindre les objets d’une maniere assez animée pour que l’illusion devienne vérité, preuve certaine que par-tout où se trouve la réalité de ces objets, notre ame est disposée à s’affecter vivement.
Toutes les nouvelles, tous les événemens récens, propres à intéresser la destinée des états, le sort des provinces d’un grand nombre d’hommes, agitent ceux même dont