de notre côté, que d’éprouver un sentiment de blâme ou d’approbation, d’après lequel nous décidons si une action est criminelle ou vertueuse.
3. Cette doctrine deviendra encore plus évidente, si nous comparons la beauté morale avec la beauté naturelle, qui lui ressemble si bien à tant d’égards. C’est de la proportion, de rapport, & de l’arrangement des parties que dépend toute beauté physique ; mais il seroit absurde de vouloir pour cela que la perception de la beauté, telle que celle de sa vérité dans les problèmes de géométrie, consistât entiérement dans la perception des rapports, & sur l’ouvrage de l’entendement seul, ou des facultés intellectuelles. Dans toutes les sciences notre esprit, d’après les rapports connus, cherche ceux qu’il ignore, mais dans toutes les décisions du goût, ou à l’égard de la beauté extérieure, nous avons déjà tous les rapports sous nos yeux, & de-là nous passons à un sentiment de complaisance ou de dégoût, faisant la nature de l’objet & la disposition de nos organes.