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Dialogue.

même abusé du privilége des voyageurs ? Assurément, lui dis-je, je crois que vous plaisantez. Des mœurs si étranges & si barbares ne conviennent point de tout à un peuple intelligent & civilisé, tel que vous nous dépeignez les Fourliens, elles révoltent la nature humaine, elles surpssent tout ce que nous lisons des Mingréliens & des Topinambous.

Prenez-y garde, me dit-il, ne voyez-vous pas que vous blasphémez les Grecs pour qui vous avez une si forte passion, & surtout les Athéniens que j’ai peints trait pour trait, sous les noms bizarres que j’ai employés. Si vous considérez les choses sous leur vrai point de vue, vous verrez qu’il n’y a pas un trait dans la description que je viens de vous faire, qui ne convienne à un homme du plus grand mérite d’Athenes, sans ternir le moins du monde l’éclat de son caractere. Les amours infâmes des Grecs, leurs mariages[1], la coutume d’exposer

  1. Les loix d’Athenes permettoient à un homme d’épouser sa sœur du côté du pere. Les loix de Solon défendent aux