nager dans les plaisirs là volupté. Il n’y a rien, suivant leurs idées, de si vertueux qu’une partialité aussi barbare.
Mais ce qu’il y a de plus singulier, chez ce peuple fantasque, ferois-je remarquer à mes Athéniens, c’est que la plaisanterie que vous faites durant les saturnales[1], où vos esclaves sont servis par leurs maîtres, se continue sérieusement ici pendant toute l’année ; elle est même accompagnée de circonstances qui en augmentent le ridicule & l’absurdité. Ce n’est que pour peu de jours que votre plaisanterie éleve des gens que la fortune a placés dans un état abject, & qu’elle pourroit réellement élever pour toujours au-dessus de vous ; mais cette nation érige gravement un trône à des êtres que la nature leur a soumis, dont la foiblesse est incurable & l’infériorité démontrée : les femmes, quoique sans aucune vertu, sont leurs souveraines & leurs maîtres ; on leur rend des
- ↑ Les Grecs célébroient ces fêtes en l’honneur de Saturne ou du tems, comme les Romains. Voyez Lucien. Ep. Saturn.