avoir été les plus réservés par rapport au commerce des femmes. Ils semblent leur avoir imposé les loix les plus séveres de décence & de modestie. Nous en avons un exemple frappant dans une harangue de Lysias. Une veuve, qu’on avoit injuriée, volée, ruinée, assemble un petit nombre de ses plus proches parens & de ses amis, & quoique, dit l’orateur, elle n’eût jamais été accoutumée à parler devant des hommes, la situation où elle se trouva étoit si fâcheuse, qu’elle ne fit pas difficulté de leur exposer ses malheurs. On voit par-là qu’il fallut la justifier même d’avoir ouvert la bouche dans une pareille compagnie.
Lorsque Démosthene poursuivit ses tuteurs pour se faire rendre son patrimoine, il fût obligé, dans le cours de son procès, de prouver que le mariage de la sœur d’Aphobus avec Oneretez étoit frauduleux, & que nonobstant son prétendu mariage, elle avoit vécu pendant deux ans avec son frere à Athenes, depuis son divorce avec son premier mari. Remarquez que, quoique ces personnes occupoient le premier rang dans