roient désespérer le roi en attachant des conditions à chaque somme d’argent qu’elles accorderoient, & si bien prendre leur tems que le refus des subsides ne donnât aucun avantage sur nous aux nations étrangeres. Si la chambre des communes dépendoit du roi, comme le roi en dépend ; si tous les biens que ses membres possedent, étoient un don de ses mains, les résolutions de la chambre ne dépendroient-elles pas uniquement de sa volonté, & ne seroit-il pas absolu ? Il est vrai que la chambre des seigneurs est un puissant appui de trône, mais elle ne l’est qu’autant que le trône la soutient à son tour : l’expérience & la raison nous enseignent également que sans ce support mutuel, ni l’une ni l’autre de ces puissances ne sauroit se maintenir.
Comment donc expliquer ce paradoxe ? D’où vient que la chambre des communes, qui, par notre constitution, a entre ses mains tout le pouvoir qu’elle peut desirer, & qui n’est gênée qu’autant qu’elle veut bien se gêner elle-même, d’où vient dis-je, qu’elle, ne passe jamais les justes bornes ?