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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/147

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Moraux et Politiques

ONZIÈME ESSAI.

Les Partis de la Grande-Bretagne.

Si l’on proposoit à un homme qui s’est formé l’esprit par de bonnes études ; si on lui proposoit, dis-je, le gouvernement Britannique comme on objet de spéculation, il y remarqueroit aussi-tôt une source de divisions & de partis qui ne sauroient manquer d’éclater, de quelque façon que ce gouvernement fût administré. La juste balance entre la partie monarchique & républicaine de notre constitution, est, en-vérité, par elle même une chose si délicate & sujette à tant d’incertitude, que pour peu que les préjugés & les passions s’en mêlent, la différence des opinions est inévitable : les meilleurs esprits ne pourront s’accorder sur ce point. Les humeurs douces, amies de l’ordre & de la paix, qui détestent la sédition & la guerre civile, penseront toujours plus favorablement au sujet de la monarchie, que les esprits hardis & entreprenans, qui