lens une carrière plus vaste. Toutes ces causes concourent pour assurer aux seules républiques l’honneur d’être les pépinières des arts & des sciences.
Seconde observation. Rien ne favorise autant la naissance de la politesse & du savoir qu’un nombre d’états voisins indépendants, entre lesquels le commerce & la politique ont formé des liaisons. L’émulation d’abord qui ne sauroit manquer de régner entre ces états, tend manifestement à les perfectionner. Mais sur quoi je me fonde principalement, c’est que dans des territoires ainsi limités, le pouvoir & l’autorité le sont aussi.
Pour rendre les grands états despotiques, il ne faut qu’un citoyen qui ait beaucoup de crédit ; au-lieu que les petits états prennent naturellement une forme républicaine. Un gouvernement étendu se fait peu-à-peu à la tyrannie. Les premieres violences ne s’exerçant que sur des parties qui se perdent, pour ainsi dire, dans l’immensité du tout, on ne les remarque gueres, & elles ne sauroient exciter de grandes fermentations.