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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/291

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Moraux et Politiques

hommes le plus poli de son tems, & cependant j’avoue que j’ai souvent été outré de la triste figure qu’il fait faire à son ami Atticus, dans ces dialogues où il est lui-même un des interlocuteurs. Ce savant vertueux citoyen, quoiqu’il se bornât à la vie privée, étoit égal en dignité à tout ce que Rome avoit de plus illustre ; & Cicéron le charge d’un rôle plus pitoyable encore que celui de l’ami de Philalethes, dans nos dialogues modernes : toujours très-humble admirateur & fertile en complimens, il reçoit les instructions que l’orateur lui donne avec toute la docilité & la soumission d’un écolier[1]. Caton même est traité assez cavalièrement dans les dialogues de finibus. Ce qui est sur-tout remarquable, c’est que Cicéron, ce grand sceptique en matieres religieuses, & qui s’est toujours abstenu de décider entre les opinions des différentes sectes, fait disputer

  1. Att. Non mihi videtur ad beatè vivendum satis esse virtutem. Mar. At herculè Bruto meo videtur, cujus ego judicium, pace tuâ dixerim, longé antepono tuo. Tusc. Quæst. Lib. V. T