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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/400

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Essais

testament. Ce fût ensuite un malheur pour les Romains que la succession ne se soutînt jamais long-tems dans la même famille, & que la tige impériale souffrît de fréquentes catastrophes, soit par des assassinats, soit par des rébellions. Une famille n’étoit pas plutôt éteinte que la cohorte prétorienne élisoit un nouvel empereur, les légions de l’Orient un autre, & quelquefois celles de la Germanie un troisieme, & le différend se vuidoit à coups de sabre. Si le sort du peuple de cette puissante monarchie étoit déplorable, cela ne venoit point de ce qu’il ne choisissoit pas lui-même son empereur, ce qui eût été impossible, mais de ce qu’il n’y avoit point de suite d’empereurs qui se succédassent réguliérement. Pour ce qui est des violences, des guerres, & de l’effusion de sang que l’on vit à chaque vacance du trône impérial, on ne sauroit les blâmer, parce qu’elles étoient inévitables.

La maison de Lancastre a occupé le trône d’Angleterre durant près de soixante ans, & cependant les partisans de la Rose blanche sembloient journellement se multiplier. L’é-