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VINGT-DEUXIEME ESSAI.

L’Obéissance passive.


Dans l’essai précédent nous avons réfuté les spéculations de politique qui ont cours en Angleterre : nous avons examiné un systême religieux & un systême philosophique, & nous avons fait main-basse sur tous les deux. Il nous reste à présent à considérer les conséquences pratiques relatives au degré d’obéissance dûe au souverain, que les deux partis tirent chacun de son systême.

Comme le devoir, qui nous oblige à être justes, est uniquement fondé sur l’intérêt de la société, qui demande que pour l’amour de la paix nous nous abstenions du bien d’autrui, il est clair que la pratique de la justice doit être suspendue, toutes les fois qu’elle entraîneroit des suites funestes, & que dans des cas aussi extraordinaires & aussi pressans, elle doit céder à l’utilité publique. La maxime qui dit que justice se fasse quand le monde