Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/423

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sont plus simples. Un roi absolu n’est gueres tenté de commettre des actes tyranniques assez crians pour faire naître de justes sujets de rébellion : au-lieu qu’un prince limité, sans avoir de grands vices, pour peu qu’il joigne l’imprudence à l’ambition, peut aisément se mettre dans une situation aussi critique & aussi périlleuse. Il est clair que ce fut là le cas de Charles I ; & si, après la cessation des animosités, il est permis de dire la chose comme elle est, ce fut encore celui de Jacques II. Si ces deux princes n’étoient pas innocens, c’étoient au moins de bonnes gens quant à leur caractere privé ; mais ayant méconnu la nature de notre constitution, & ayant voulu s’approprier tout le pouvoir législatif, il devint nécessaire de s’opposer avec force à ces abus, & même de dépouiller le dernier de cette autorité dont il usoit si imprudemment, & avec tant d’indiscrétion.