Aller au contenu

Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 6, 1788.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
Essais

Edifice, dont la Grande-Bretagne de s’enorgueillir, qui nous attire la jalousie de nos voisins, dont la fondation est de plusieurs siecles, dont la réparation nous a coûté tant de millions, & que nous avons cimenté de notre sang[1] ; si, dis-je, notre constitution mérite un seul de ces-éloges, comment se pourroit-il qu’un ministre foible ou corrompu eût pu triompher à sa tête pendant vingt ans ? Comment auroit-il pu tenir contre les efforts réunis des premiers génies de la nation, qui ne l’ont ménagé ni dans leurs discours ni dans leurs écrits, qui ont harangué contre lui au parlement, & l’ont encore plus souvent dénoncé au peuple ? Mais si le ministre a les foiblesses ou la méchanceté dont on le taxe si hautement, il faut que notre constitution soit bien mauvaise pour le souffrir, & qu’il y ait de grands défauts dans ses premiers principes ; & alors c’est à tort qu’on l’accuse de miner la constitution la plus parfaite qui soit sur la terre :

  1. Dissertation sur les partis. Lettre X.