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sur l’Argent.

se fournir chez ses voisins les productions que la nature lui refuse, non-seulement n’accroît plus la quantité de ses métaux, mais la voit au contraire diminuer annuellement. Toute nation commerçante avec les etrangers, ne peut être dans une situation toujours égale, par rapport à la quantité des especes d’or & d’argent ; il est nécessaire qu’elle l’augmente par son commerce, soit avec les peuples possesseurs des mines, soit avec les nations industrieuses cultivatrices, mais commerçantes avec les pays où les mines sont situées, ou qu’elle éprouve une diminution dans la quantité de ses especes ; & je crois démontré que tout peuple qui cesse d’en acquérir, doit nécessairement tomber dans la pauvreté.

L’accroissement de la quantité des especes d’or & d’argent dans un état, est la preuve la plus certaine de l’étendue de son commerce, & je suis très-éloigné de penser que cet accroissement, quelque grand qu’on le puisse supposer, soit capable de détruire ce même commerce. En effet, quoique l’Europe ait peut-être reçu de l’Amérique, dans