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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/125

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sur l’intérêt de l’Argent.

ses ameublemens, ses équipages, & n’augmente en rien les agrémens & les commodités de la vie. Chez toute nation qui possede beaucoup d’especes, celui qui emprunte pour bâtir une maison, en reçoit une grande quantité, parce que la pierre, le bois, le plomb, les vitres, ainsi que le travail des maçons & des charpentiers, est dans la même proportion, & ne peut être payé que par une grande quantité d’or & d’argent ; mais comme ces métaux ne sont qu’une représentation de la valeur de tous les objets de commerce, leur quantité & leur abondance, leur poids & leur couleur, ne peuvent apporter aucun changement dans leur valeur réelle, non plus que dans l’intérêt qu’on tire du prêt qu’on en fait. Dans tous les cas l’intérêt est en proportion avec la somme de marchandises, de denrées & de travail que les especes représentent ; & cette proportion est toujours la même, soit que des pieces blanches ou jaunes, du poids d’une livre ou d’une once, servent à l’apprécier ; c’est donc en vain qu’on attribue le taux de l’intérêt à la quantité des especes