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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/13

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sur le Commerce.

Ces réflexions préliminaires m’ont paru nécessaires, avant de mettre sous les yeux du lecteur les essais que je lui présente concernant le commerce, le luxe, l’argent, l’intérêt de l’argent, &c. parce qu’il y trouvera peut-être quelques principes singuliers, & qui pourront lui paroître trop recherchés & trop subtils. Si ces principes sont faux, on doit les rejetter ; mais il seroit imprudent de se prévenir contre eux, par la seule raison qu’ils sont hors de la route commune.

Quoique la puissance d’un état & le bonheur des sujets puissent être, à quelques égards, regardés comme indépendans l’un de l’autre, on convient cependant communément qu’ils sont inséparables par rapport au commerce ; & comme la puissance de l’état assure aux particuliers la jouissance paisible de leur commerce & de leurs richesses, de même l’état devient puissant dans la proportion des richesses & de l’étendue du commerce des sujets. Cette maxime, vraie en elle-même, me paroît cependant susceptible de quelques exceptions, & ne devoit être établie qu’avec quelque réserve.