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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/137

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sur l’intérêt de l’Argent.

penses & leur prodigalité, à emprunter, & des cultivateurs sans argent pour fournir à ces mêmes emprunts, & subvenir à la demande qui en est faite. Les especes ne peuvent jamais s’y rassembler en sommes assez considérables pour pouvoir être prêtées à intérêt ; elles sont dispersées dans un nombre infini de mains qui les dissipent aussi-tôt en dépenses superflues, ou qui les emploient à acheter les nécessités de la vie. Le commerce seul peut les réunir en masses considérables, & cet effet, qui ne résulte que de l’industrie qu’il fait naître & de l’économie qu’il inspire, est indépendante de la quantité des métaux précieux circulant dans l’état. Le nombre des prêteurs, qui fait diminuer l’intérêt de l’argent, ne peut donc augmenter que par l’accroissement du commerce, & le commerce ne peut augmenter sans diminuer les profits particuliers des marchands ; troisieme circonstance nécessaire pour produire le bas intérêt.

Le bas intérêt de l’argent & la diminution des profits particuliers des marchands, sont deux événemens inséparables, dépen-