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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/208

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Essai

comparaisons ne peuvent être adoptés que par ceux qui jugent sans réflexions & sans principes. Je pourrois leur soutenir, en employant le même raisonnement & la même comparaison, qu’un souverain peut exiger de ses sujets les impôts les plus excessifs, sans crainte de les ruiner, & que l’état sera toujours également riche & puissant. Cette proposition seroit absurde & extravagante, parce qu’il est nécessaire, dans toute société, de garder des proportions entre la partie industrieuse & la partie oisive mais cette proportion, si essentielle à la conservation du corps politique, ne subsistera plus, lorsque tous les impôts existans actuellement, se trouvant aliénés & hypothéqués aux créanciers de l’état, le gouvernement sera obligé alors, pour la défense commune, d’en établir de nouveaux, ou d’augmenter les anciens, & la masse en sera si considérable & si excessive, qu’elle entraînera la ruine & la destruction de la nation.

Tous les peuples ont des impôts, dont la perception est facile, & est analogue aux mœurs & aux usages des habitans, & ils