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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/23

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sur le Commerce.

des nations, & leur donnent ces caracteres marqués qui les distinguent les unes des autres, sont l’ouvrage d’une longue suite d’années, & de la réunion d’un grand nombre d’événemens & de circonstances, & les difficultés même s’augmentent à mesure que le législateur cherche à établir des principes contraires à ceux de la nature & au vœu commun de la société. La prudence du souverain exige de lui qu’il se plie au génie du peuple dont il a le gouvernement ; il ne peut que chercher à le rectifier, en lui proposant des objets de réforme convenables aux tems & aux circonstances. Dans l’état présent des choses, l’industrie, les arts & le commerce augmentent le pouvoir du Souverain, en même tems que le bonheur des sujets ; & ce seroit une violence tyrannique de la part de gouvernement, que de chercher à accroître la puissance publique en diminuant l’aisance & les richesses des sujets. Quelques réflexions sur la barbarie & l’oisiveté, & sur les conséquences nécessaires qui en sont la suite, prouveront la vérité de cette proposition.